- Aladdin [180]
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Spoiler:

Cela faisait maintenant plusieurs mois que j'étais arrivée à New York. Si les débuts avaient été difficiles, j'étais maintenant parfaitement adaptée à ma nouvelle vie et totalement indiscernable des autres new yorkais dans bon nombre de domaines. Une fois les premières frayeurs passées, j'avais appris à rester calme et à improviser pour me sortir de n'importe plus situation délicate. Certes, j'avais toujours eu cette capacité et ne l'avais que trop bien développée, mais dans un environnement tel que la grosse pomme, les règles changeaient radicalement. Surtout en passant de souris à humaine... 

Mais j'avais bénéficié d'un formidable coup de pouce à mon arrivée : la première personne à qui j'eus affaire avait été - par pur bonheur - Basil de Baker Street. Dans notre monde d'origine, il était certes mon rival et adversaire, mais avec ces nouvelles circonstances, il s'était révélé être un allié précieux. D'autant plus que lui, pour une raison inexpliquée, s'était réveillé bien plus tôt et avait donc eu le temps d'apprendre - puis de m'enseigner - les premières choses à savoir pour survivre à New York. Après notre séparation, j'avais même élaboré un ingénieux stratagème me permettant de suivre les faits et gestes de mon détective de rival sans qu'il en ait eu conscience, et ainsi de me tenir au courant de ce qu'il savait et de comment avançaient les recherches qu'il avait entreprises pour rentrer à Londres. 

C'est alors que les choses s'étaient compliquées... J'avais vite remarqué ne pas être la seule à m'intéresser au cas de Basil. D'abord un homme, puis deux, puis toute une bande commença à le prendre ne filature où qu'il aille et quoiqu'il fasse. Ces faits pour le moins surprenants tirèrent une sonnette d'alarme chez moi et réveillèrent mon instinct. La sagesse aurait voulu que je me retire quelques temps, histoire que les choses se calment sans que rien ne puisse laisser penser que je sois de près ou loin mêlée à l'affaire louche qui se profilait. Mais la prudence n'avait jamais été mon point fort... Et, rusée comme un renard et au moins aussi espiègle, je décidai rapidement de tirer profit de la situation.

Je n'aurais jamais pensé devoir reprendre ce genre de services aussi tôt mais cela m'était devenu tellement naturel que je n'eus besoin d'aucune préparation pour me lancer. Aussi, dès le lendemain je m'étais procuré des vêtements d'homme et avais repris le rôle de mon alter ego masculin. Et quelques jours plus tard, j'avais suivi l'étrange bande qui tournait autour de Basil jusqu'à un luxueux bâtiment où ils semblaient tous se retrouver en fin de journée. Le moins que l'on puisse dire c'est que cette organisation, quelle qu'elle soit, était d'une complexité sans nom, infiniment plus que ce que j'avais d'abord pensé...

Me faire embaucher par ce que j'appris plus tard être la mafia fut loin d'être aisé. Mais c'était sans compter sur mes ressources. Et fort heureusement pour moi, je passai les tests auxquels on me confronta assez bien pour entrer sans que l'on puisse douter de ma loyauté ni de ma volonté, et pas assez bien pour que l'on ait des doutes à mon sujet ou de grands dessins pour moi. Ainsi je n'eus pas à rencontrer le grand patron, le professeur James Padraic Ratigan. Ratigan... Ce nom seul me faisait encore frissonner.

Il venait de Londres lui aussi et était en son temps le pire criminel que la terre ait jamais porté. Le Napoléon du crime comme aimaient à l'appeler les médias. Avait été. Il avait été mis en échec - et involontairement tué - par Basil lors de ce qui fut sa plus grandiose enquête. Enquête où il failli perdre la vie. Du moins c'est ce que moi, à l'instar du tout Londres, j'avais cru. Mais on ne se débarrasse pas du plus grand cerveau criminel aussi aisément semblerait-il...

Bien sûr, j'avais eu quelques difficultés à mener de front ma vie de Miss Kitty, chanteuse de cabaret à succès à Broadway et celle de Jim Wiggins, jeune garçon des rues fraîchement entré dans la mafia, mais mon habileté à mentir et à savoir me faire discrète lorsque nécessaire ainsi que mon habitude de jouer perpétuellement double jeu avaient vite repris le dessus et ce fut bientôt sans surprise que je me retrouvai "affectée" à la "surveillance de clients potentiellement dangereux". Je n'avais plus que rarement l'occasion de suivre Basil en tant que Kathleen, mais Jim lui le faisait très régulièrement. Malheureusement, je n'avais pas pu approcher le détective d'aussi près que certains de mes "camarades", et c'est sans doute pourquoi je ne réalisai pas dans un premier temps pourquoi ce soir-là ma bande m'emmena dans une ruelle sordide de la capitale économique. Cette ruelle ne figurait dans aucun des trajets connus de notre "cible" et nous n'avions a priori aucune raison de se trouver là. Seulement j'ignorais que Ratigan avait décidé de passer à la phase deux de son plan de vengeance... 

Je n'aurais pu dire combien de temps j'avais passé là à me demander comment sauver Basil du traquenard qui l'attendait sans griller ma couverture. Je n'avais même pas remarqué le froid pourtant saisissant ni le changement d'attitude de Basil qui pourtant ne lui ressemblait pas. Soudain, mon groupe se mit en marche vers Basil. D'un pas confiant, inexorable. Comme si rien ne pourrait les arrêter. Jamais. Je commençais à douter, à lutter intérieurement. Il fallait que je me décide, et vite. Me précipiter vers Basil, le prévenir et m'enfuir avec lui ? Oui, évidement, cela le sauverait... Cette nuit... Après ça, Ratigan penserait que j'ai tout raconté à son ennemi et lui et moi serions en grand danger. Sans compter que sans ma couverture, nous n'aurions plus d'informations pour savoir ce que projetait Ratigan... Non, je devais me résoudre à agir contre Basil. J'allais détester cela, mais je n'avais d'autre choix que de frapper. Littéralement.

Un bruit de bouteille vide qui roule contre les pavés me tira de ma réflexion. J'étais restée en arrière et de là où j'étais je voyais parfaitement Basil, sorti de sa cachette qui cherchait une échappatoire. Trop tard, les autres l'avaient déjà coincé en demi-cercle contre le mur. Il tenta bien de franchir le mur humain face à lui, mais à un contre 12, il se fracassa. S'en suivit alors une pluie de coups que je ne pus me résoudre à regarder. Aux bruits que je percevais, il se défendait. Du moins au début. Il fut vite débordé et renonça bientôt à lutter. Bien sûr, il continuait de parer et riposter machinalement mais il avait déjà compris que tout espoir était vain. Surprenant le regard de Lucas, un grand blond avec une cicatrice sur la joue droite, dans ma direction, je m'avançai à mon tour vers le détective. J'arrivai lorsque John, un petit brun à la musculature sèche, pliait le bras de Basil dans son dos, lui tirant une grimace de douleur. Ne pouvant en supporter plus, je me faufilai jusqu'à eux et assommai le détective d'un grand coup sur la tête.

" - Jim ! Mais pourquoi tu as fait ça ? Le patron nous avait donné la permission de nous amuser un peu !

- Vous ne savez pas qui c'est les gars ? Le pire ennemi du patron. A votre avis, qu'est-ce qu'il va dire s'il le voit arriver trop amoché ? Il préférera profiter un peu avant de la finir, c'était un test bande d'abrutis !" leur répondis-je naturellement.

L'avantage d'avoir fréquenté les bas-quartiers de Londres c'est que je connaissais parfaitement les criminels de bas-étage. Je savais comment leur parler et les faire réagir. Aussi je m'étais vite imposée au sein de cette division et bien que fraîchement arrivée dans le coin, mon avis comptait. Bien sûr, certains plus anciens, comme Lucas, voyaient ma rapide progression d'un mauvais oeil, mais sur ce point il me donna raison. Et heureusement pour moi, je ne suis pas sûre de savoir comment j'aurais pu retourner la situation à mon avantage sinon... 

Quoiqu'il en soit, quelques dizaines de minutes plus tard, nous avions amené notre victime dans le vieil entrepôt désaffecté des quais et solidement ligoté sur une chaise au centre de la pièce. J'avais eu un très mauvais pressentiment en arrivant : c'était tout à fait le genre de bâtiment "duquel on ressortait les pieds en avant" auraient dit mes nouveaux collègues. Et je me doutais que si tout se déroulait selon le plan de Ratigan, Basil ne quitterait pas ce bâtiment... pas vivant, en tout cas.

En parlant du rat... Enfin de l'homme maintenant, je vis une haute silhouette menaçante s'avancer dans la lumière de la lune. Aucun doute possible c'était Lui. Il dégageait un tel charisme que j'en fus presque écrasée. Je me tapis dans l'ombre, à l'abri de son regard, mais pas totalement pour ne pas paraître suspecte. Il me frôla sans même m'accorder un regard et rentra dans le bâtiment dont il ferma solidement la porte. 

*Ce qui me fait donc une chance de moins de m'enfuir par là. Et je vais devoir trouver un autre moyen d'entrer...*

Prétextant une fatigue extrême - ce qui en fait n'est pas totalement faux - je me retirai dans mon coin et échappai à la partie de poker bien arrosée et ponctuée de discussions grivoises - une fois même à mon sujet ! - et commençais à chercher une entrée discrète pour me faufiler dans le bâtiment. Je ne pouvais décidément pas laisser Basil en si mauvaise posture ! J'avais beau être sa rivale, un lien particulier s'était tissé entre nous. Fort heureusement je trouvais rapidement une fenêtre en hauteur par où j'étais susceptible de passer. En tant que danseuse, je bénéficiais d'une grande souplesse et d'une certaine agilité qui me seraient sans aucun doute fort utiles ce soir. Vérifiant une dernière fois que personne ne m'avait suivi ni ne m'observait, je grimpais sur quelques caisses empilées ça et là et me glissais dans le bâtiment.

J'atterris de l'autre côté presque sans bruit, grâce, je le suppose à la poussière accumulée qui recouvrais le sol depuis trop longtemps à mon avis. Je laissai quelques minutes à mes yeux pour s'accoutumer à l'obscurité puis inspectai l'espace qui m'entourait. J'étais visiblement en hauteur, sur une sorte de corniche qui courait le long du bâtiment, à quelques mètres de hauteur. Une chance que je ne sois pas sujette au vertige... Je me mis silencieusement en marche sur la corniche, progressant cachée derrière les caisses qui encombraient l'espace. Par chance, il ne semblait y avoir personne. En haut du moins. Je percevais vaguement les échos de bruits de pas en contrebas, probablement ceux de Ratigan. A moins qu'il n'ait un complice dans la salle ? Je réfléchis à toute vitesse, il fallait 'abord m'assurer que je n'aurais que Ratigan à affronter, car s'il avait en plu un complice, ma donne serait sérieusement changée... Ensuite, élaborer un plan. Basil ne me sera pas d'une grande aide dans cet état, état qui de toute façon va empirer, donc je ne peux compter que sur moi. La principale difficulté va être de détourner l'attention du professeur assez longtemps pour détacher Basil et le mettre à l'abri. Ah et il faut assi trouver une sortie, il a verrouillé la porte et Basil ne pourra me suivre par la fenêtre... Sans m'arrêter de réfléchir, je continuait de tourner en haut, mais en jetant une coup d’œil en bas cette fois. Ratigan avait allumé une cigarette. Je percevais d'ici les quelques volutes de fumées qui jouaient avec la lumière et dont les effluves me parvenaient. Un tabac fin et rare, c'est déjà une information à retenir, sait-on jamais. Il ne semblait pas y avoir d'autres que personnes que Basil lui et moi. Tant mieux, avoir à affronter le Professeur James Ratigan allait déjà être assez compliqué, je n'aurais pu y arriver si l'un de ses sbires étaient restés avec lui... Je regardai ensuite Basil, toujours inconscient. Il semblait vraiment salement amoché... L'avais-je frappé trop fort pour qu'il mette temps de temps à reprendre conscience ? Peut-être était-ce mieux ainsi, peut-être valait-il mieux pour lui qu'il ne réalise pas totalement ce qu'il allait subir. En touts les cas, il allait avoir besoin de courage pour affronter ce qui l'attendait. Et moi de patience, et de sang-froid, beaucoup de sang-froid...

« - ... Puis-je savoir à qui ais-je affaire ? Que me voulez-vous exactement ? »


Basil avait donc repris conscience. Et il semblait prêt à en découdre, le pauvre, s'il savait... Un long silence s'installa, silence dont je profitai pour mettre au points les détails d'un plan qui se faisait de plus en plus clair, rien ne devait être laissé au hasard.

"Bien dormi... vieille branche...?"

Mon sang ne fit qu'un tour. Pouvait-on réellement terroriser une personne simplement par sa voix ? Je commençai à croire que oui. Dans cette simple réplique, Ratigan avait exprimé tellement de froideur, d'exaltation et de promesses de mort que j'en frissonnais. Mais je me reconcentrai vite, il avait du mouvement en bas. En effet, Ratigan s'était avait jeté sa cigarette aux pieds de Basil et le surplombait maintenant de toute sa hauteur. Avec son costume trois pièces et son chapeau haut-de-forme, l'effet était total. Dans une autre situation, je me serais sans doute demandée si Ratigan avait lui aussi été acteur, mais ce n'était ni le lieu ni le moment et je dois avouer qu'à ce moment mon esprit était occupés par bien d'autres choses.

« - Cela faisait longtemps que nous nous sommes croisés, Basil, n'est-ce pas...? Vous ais-je manqué...? »

Son ton était décidément pire que celui d'un serpent. Je comprenais maintenant mieux la crainte qu'il inspirait à tout Londres, et le respect qu'il forçait à Basil, lui qui avait du mal à reconnaître à quelqu'un d'autre une intelligence égale ou supérieure à la sienne, il devait souffrir, et pas que physiquement... Son ego en avait pris un sacré coup ce soir... C'était certes dérisoire dans une telle situation mais Basil de Baker Street marchait aussi à l'ego et brisé comme il semblait être, je doutai subitement de sa volonté de se battre.

« - V... Vous !? ... Alors comme ça... Vous êtes en vie !? »

Basil hésitait, ce qui corroborait mes pensées. Je ke voyais sur son visage. Je pouvais lire en lui comme jamais et bien qu'il tentait de garder contenance, il semblait tout simplement paniqué. Je ne voyais pas l'expression de Ratigan, penché sur Basil , de là où j'étais mais je devinais d'ici un sourire satisfait et d'un rare sadisme s'élargir à chaque mot prononcé, à chaque instant où le visage de Basil se décomposait. Mais Ratigan se mit en mouvement et je me demandai si je pouvais en profiter pour voir à mon tour son visage. Comme s'il avait lu dans mes pensées, le professeur se rapprocha encore de Basil pour lui susurrer à l'oreille de façon plus menaçante encore.

"Pour vous servir de nouveau, mon cher Basil. Voyez-vous, l'unique avantage d'appartenir à ma race est d'avoir une constitution bien supérieure à la normale. Une chute telle que la mienne vous aurait réduit à l'état de crêpe sans aucune difficulté, tandis que cela ne fut pas le cas avec moi. Ma foi, certes, je n'en ressortis pas indemne, et mis du temps à m'en remettre... mais aujourd'hui, je suis plus en forme que jamais... Et malgré que je sois passé aussi près de la Mort, ma volonté de vous nuire n'a jamais été aussi grande, Basil..."

Après quoi il se recula, sans ménager l'effet. Un rapace toutes serres dehors penché au-dessus de sa proie n'aurait pas paru plus menaçant.

"Et croyez bien que je ne vous ai pas attendu pour de nouveau me faire connaître dans ce nouveau lieu qu'est New-York. Sachez que vous avez en face de vous le nouveau "capofamiglia", Parrain, de cette ville..."

Il accompagna sa tirade d'un rire sinistre et vint se placer derrière le détective pour lui enfoncer ses ongles dans les épaules. L'image d'un rapace n'était plus simplement suggérée maintenant, Ratigan était un rapace, et Basil était la pauvre proie avec laquelle il avait décidé de jouer avant de l’entraîner dans une mort violente.

"J'ai désormais plus de cartes en main qu'auparavant, vieille branche... Plus de moyens, plus d'hommes, plus d'armes... Vous ne pourrez absolument rien pour m'arrêter... J'ai... ga... gné..."

Chaque mot résonnait avec une force et une violence presque surréalistes et allaienten se répercuter sur les murs de tôle du bâtiment. Si cela avait été un film, il aurait été interdit aux mineurs à sa sortie en salle, tant la scène qui se déroulait devant mes yeux étaient impressionnante. Malheureusement, il s'agissait de la réalité et je ne pouvais quitter la salle. Je n'en avais de toute façon pas l'intention, Basil avait besoin de moi, et je ne l'abandonnerai pas.

"Mais n'hésitez pas à me dire à quel point vous ferez tout pour me jeter en prison, Basil ! Faites-moi rire, j'ai hâte d'entendre vos propos qui seront, je n'en doute pas, hilarants ! "

Aladdin [153]
- Naveen [97]

A travers le bayou
A travers le bayou
A travers le bayou
On va vous y ...
Tu sais quoi ? On y va !
A la file indienne et qu'à cela ne tienne...

-Aladdin [177]
- Naveen [73]

-Aladdin [178]
- Naveen [72]

Aladdin [177]
- Naveen [73]

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- Naveen [72]

- Aladdin [178]
- Naveen [72]

Il est loin le temps où Barbie était la seule fille en plastique.

- Aladdin [179]
- Naveen [71]

/me faire un petit rire amusé

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